Retour à Salta

Il est temps pour nous de défloquer délicatement Prunelle.

 

 

 

Road book des 200km de liaison finale jusqu’à Salta avant la remise du véhicule au loueur.

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Nous devons absolument trouver un laveur de voiture, en effet notre cher Jerrycan a continué à ce vider tout le long de l’aventure et a rempli la benne…

Et on ne vous parle même pas de l’odeur d’essence dans le pickup 😉

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Nous trouvons enfin un « Lavadero » à Salta.

Comment dire…, 6 hommes, entièrement dévoués au lavage de Prunelle. Intérieur, extérieur, tout est passé au crible, et oh surprise ! Prunelle n’est pas noire, Prunelle est bleu nuit !

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Nous pensions avoir vécu le plus dur avec le rallye, mais c’était sans compter sur le loueur de voiture Argentin.

Est ce que ça vaut vraiment la peine d’en parler ? au final et après 1h de négociation, nous nous sommes fait raquetter quand même, comme la majorité des Roses…

Après cet épisode négatif et avoir fait nos adieux à Prunelle, nous pouvons enfin prendre une vrai douche bien méritée.

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Lors du repas du soir, notre coach Camille nous incite vivement à aller voir notre classement. Ne résistant pas à la curiosité, nous quittons la table et fonçons vers le tableau d’affichage.

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Nous n’en croyons pas nos yeux ! Nous sommes à nouveau 1ère d’étape !

Nous sommes fières d’avoir à nouveau performé sur les 2 étapes les plus compliquées.

En plus, nous avons atteint notre objectif puisque nous sommes 9ème au classement général.

 

 

L’esprit léger, nous profitons pleinement du rassemblement des Roses autour d’Etienne Drapeau.

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Etape 5 Marathon : boucle San Antonio –> San Antonio

Nous commençons la journée en étant 16ème au classement général et 13ème au classement général. A 3 places prêt, nous sommes à notre objectif  ! (être dans le top 10)

Etape Marathon sur deux jours, il nous faut tout donner et tenter le tout pour le tout.

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Briefing général du matin, nous allons traverser un immense salar, l’orga nous recommande de faire très attention, ils n’ont jamais vu le salar aussi humide et collant à cette époque de l’année, prudence donc aux coupes trop grandes qui risquent de nous laisser plantées là.

Parole de pilote Julie « Après un pilotage dans le sable, de nuit, le salar c’est les doigts dans le nez ! », sauf que Mélanie ne l’entend pas de cette oreille et se souvient trop bien des recommandations du matin.

Julie, ayant une mémoire sélective, coupe de plus en plus dans le salar, faisant piquer des crises de nerfs à Mel.

Ce manège a duré quelques heures et il nous tardait d’en sortir.

Après 4 jours de rallye, nos yeux se sont adaptés et perfectionnés à voir les coupes. Nous en avons trouvé une non empruntée par les autres Roses, qui nous a fait gagné pas mal de mètres et dont nous sommes très fières !

Nous avons pour objectif de la journée d’arriver au seul village pour dormir. Nous n’avons pas le droit de rouler de nuit pendant l’étape Marathon et dormir avant le village est vraiment déconseillé car trop en altitude.

Nous avons donc cette pression supplémentaire pour arriver au village de Santa Rosa de los Pastos Grandes, qui se trouve quand même à 4800m d’altitude !

Nous coupons au mieux, tout en roulant relativement vite.

Nous arrivons au village à temps !

Pas de rituel pour ce soir. Les villageois nous ouvrent les portes de leur gymnase / école / salle communale / église, pour que nous puissions dormir un peu à l’abri du froid.

Nous sommes accueillis chaleureusement par les villageois qui nous ont préparé à manger et veulent partager avec nous leurs coutumes (le rituel de la Pachamama).

Nous fêtons notre dernier jour avec les villageois et les Roses dans une ambiance conviviale et festive (une ambulance peut servir de stroboscope ! 😉

Nous nous rendons compte que le moindre effort nous coûte plus que d’habitude mais ne pouvons résister à l’envie de danser un kuduro, même à 4800m d’altitude.

Dernière nuit en extérieur, avant de reprendre la route pour la fin de l’étape.

Matin frileux, coup d’essuie glace fatal sur le pare-brise. Ce n’était pas de la rosée mais de la glace… Pas de « gratounette » en vue, nous sacrifions notre carte vitale et pouvons reprendre la route dès le lever du soleil.

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Le road book est taquin ce matin puisqu’il nous indique « votre choix sera le bon ».

Nous redescendons vers San Antonio en gardant notre objectif en tête (finir dans le top 10).

Ça y est, nous passons l’arche de l’arrivée finale avec un pincement au cœur.

Une partie de l’organisation est là pour nous féliciter d’être allées au bout de ce challenge.

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Etape 4 : Susques –> San Antonio de los Cobres

1ère nuit dans le vrai froid Argentin, heureusement que nous étions bien équipées.

Impatientes de découvrir le classement de la veille, nous partons du bas du tableau et remontons la liste. On ne trouve pas. Et là « mais non ! c’est nous là ? en 1er ? »

Gros coup d’émotion. Après tout ce que nous avions enduré sur cette journée interminable, nous avions performé et gagné l’épreuve, 20 ème au classement général !

Nouvel objectif, finir dans les 10 premières pour notre 1er rallye.

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Mauvaise surprise, Mel a perdu ses lunettes de soleil dans le sable la veille. Vu la luminosité, naviguer sans lunettes est très dangereux. Heureusement Sylvie de l’organisation nous prête généreusement les siennes.

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Rien de marquant pour nous sur cette épreuve, toujours dans l’idée de faire des coupes et de gagner des places au classement général.

Un petit loupé de navigation dû à la fatigue nous a fait perdre quelques mètres durement gagnés précédemment.

Nous avons fait la bêtise de stocker le jerrycan d’essence plein à ras bord dans le pick-up. Il s’est gentiment vidé tout le long de l’épreuve et a imbibé les sièges arrières et conducteur.

Notre Jean Pierre nous a aidé à remettre le bidon dans la benne de Prunelle et le sangler, ainsi que sortir les tapis de sols imbibés.

On rentre enfin de jour (tout du moins pas trop tard), nous pouvons du coup profiter d’une douche rudimentaire….

Etape 3 : San Atonio de los Cobres –> Susques

Encore une nuit difficile, le manque d’oxygène nous a rattrapé, malgré tout, le classement général nous donne l’envie de nous dépasser, nous sommes 28ème au classement d’étape et remontons à la 34ème place au général.

 

L’étape 3 San Antonio –> Susques peut démarrer.

Nous commençons à bien nous prendre au jeu.

 

Si nos concurrentes arrivent à couper, pourquoi pas nous ?

Des cactus et des buissons ? même pas peur.

 

Un seul objectif en tête, viser le cap. Nous prenons un repère visuel au loin et traçons la route malgré les obstacles, quitte à descendre du véhicule pour ouvrir la voie.

Nous avons conscience que nous gagnons des mètres mais perdons énormément de temps (4 heures pour 100km…).

La fatigue commence à se ressentir, et toutes les roses prennent plus de risques. Nous voyons au fil du trajet des pick-up plantés dans les ornières, plantés dans les rios, ensablés… La solidarité entre en jeu, malgré le temps qui passe, nous sortons la sangle et la manille pour les aider à s’en sortir.

Nous continuons la route et au détour d’un virage nous constatons qu’un véhicule de roses est gravement accidenté. Le pick-up est épave, mais les filles vont bien c’est l’essentiel, nous reprenons notre route, le cœur lourd, pour ne pas gêner les secours.

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Les paysages sont magnifiques, nous traversons des petits rios, des salars (une pause s’impose….)

Nous repartons vite sur la route, nous n’avons fait que la moitié du road book, il est 16h et le soleil se couche vers 18h30.

Nous savons d’ores et déjà que nous avons de fortes chances de finir l’étape de nuit.

Nous avançons bien suivant les repères du road book, quand tout à coup nous croisons des roses en sens inverse. Grosse interrogation, les 2 équipages s’arretent. Après quelques explications nous nous rendons compte que nous allons effectuer une boucle en traversant un rio de sable. Les filles nous conseillent de ne surtout pas nous arrêter dans le sable et de rouler vite…

Nous voilà reparties, la nuit commence à tomber.

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Nous progressons sur une route sinueuse de montagne, le ravin de nuit nous impressionne. Nous sommes seules au monde, pas très rassurées, mais n’avons pas d’autre choix que d’avancer.

Après plusieurs fausses joies en croyant avoir passé le sable, comment vous dire…

Nous arrivons dans une étendue de sable immense, nuit noire, on ne vois pas à plus d’un mètre du véhicule, les phares sont impuissants à éclairer notre route, nous devons suivre un cap mais n’avons aucun repère à part des dizaines de traces au sol qui partent dans toutes les directions.

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Nous gardons en mémoire : allure constante, vitesse courte et ne pas s’arrêter pour ne pas se planter dans le sable.

Nous voilà parties à fond les ballons, Prunelle souffre, nous lui apprenons à voler au dessus des bosses, l’embrayage chauffe.

N’ayant aucune orientation, au bout de quelques kilomètres il nous faut absolument reprendre le cap dès que le terrain le permet, une pause s’impose

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N’en voyant plus la fin, nous nous rendons compte que nous allons devoir subir cette épreuve pendant 20 km !

On roule, on roule, on roule, on sait que l’on se rapproche d’une route et qu’il ne faut pas la rater quand tout à coup, boum ! Nous sautons la route avec violence. Demi tour et nous sortons enfin de cet enfer de sable.

Enfin une piste goudronnée, nous pouvons faire redescendre le stress et l’adrénaline. Plus que 30 kilomètres et nous serons enfin au campement.

Arrivée au Check point final auprès de Chloé et Julien, toujours souriants et motivants.

Nous sommes malgré tout pressées, le rituel doit se faire, surtout après ce que nous avons fait subir à Prunelle. Nous sommes impatientes de savoir si tout va bien.

Il est tard, nous devons monter notre tente, pas de temps pour une douche, il nous faut manger (découverte du lama) et dormir un peu…

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